L’objet

Vous avez un projet et devez le mener avec les parties prenantes.

Pour avez besoin de développer un réseau, organiser un partenariat.

Pour initier le processus, la meilleure façon est de mettre les parties prenantes du projet, du réseau ou de l’environnement autour de la table pour qu’elles fassent part de leurs attentes, de leurs idées, mais aussi de leurs craintes.

Vous pourrez construire ainsi une vision commune des représentations et points de vue de chacun.

Mais, il n’est pas toujours possible de faire ce travail d’emblée.

L’outil permet de dépasser cette situation. 

Plus largement, Personnæ-Bono est un outil de développement de la capacité à travailler avec son environnement, à se penser collectivement en organisation apprenante.

Le concept

La méthode est une combinaison de deux méthodes : 

  • celle dite « Persona », formalisée par Alan Cooper où l’on crée un personnage fictif type pour appréhender l’univers d’un groupe d’usagers, d’un partenariat, d’un « segment » de population.
  • celle imaginée par Edward de Bono et ses chapeaux qui symbolise un mode de pensée.

En hommage à ces deux concepteurs, Fair’EQUIPE a appelé la méthode : « Personnæ – Bono ».

Celle-ci aide à se mettre à la place d’une partie prenante et à imaginer ses réactions, par exemple, au regard d’un projet. 

La méthode : démarche en 4 temps et 4 chapeaux

Temps 1 : Préciser le but et la problématique

Quel est l’enjeu ou les enjeux ?

Quel est le but du projet ou de la démarche ? 

Donnons nous une définition de départ, sachant que les temps suivants vont enrichir les idées et/ou réponses. 

Temps 2 : définir les parties prenantes

Qui sont les parties intéressées ?

Parmi celle-ci, quelles sont les principales : 

  • Le ou les usagers ou bénéficiaire ;
  • Les acteurs déterminants à la réussite du projet ou de la démarche (tant en positif qu’en négatif) (lorsqu’une partie prenante est un collectif ou une personne morale, elle est incarnée par son leader ou un de ses membres déterminants au regard de la problématique).

Chaque membre de l’équipe ou du groupe projet prend le rôle d’une des parties prenantes principales

Temps 3 : mise en situation

Les deux premiers temps sont utilement animés par un professionnel non directement impliqué. 

Pour ce troisième temps, une telle animation est nécessaire pour soutenir chaque membre dans l’incarnation de son rôle : ce n’est pas toujours simple de se mettre à la place de quelqu’un et dans l’état d’esprit de son chapeau.

Chaque membre construit son personnage : « je suis plutôt de tel âge, avec telles possibilités, mes intérêts sont plutôt tournés vers … etc ».

Ensuite, chaque personnage se coiffe d’un « chapeau virtuel ». 

Se coiffer d’un chapeau, c’est se mettre dans un état d’esprit et/ou émotionnel, et énoncer ce qui résulte de cet état pour la personne dont nous tenons le rôle.

Chapeau 1 : le créatif 

Tous les participants se coiffent du « chapeau créatif », c’est à dire dans un état d’esprit contributif : au regard de la problématique, quelles nouvelles idées, possibilités, hypothèses, … etc. Toutes contributions qui peuvent enrichir le développement sont bienvenues. C’est une phase proche d’un brainstorming où l’on apporte des idées sans tri préalable et que l’on précise dans un second temps.

Chapeau 2 : le positif 

Tous les participants se coiffent du « chapeau positif », c’est à dire dans un état d’esprit optimiste, faisant état de réactions positives au regard de la problématique ou des actions pressenties : quelles sont les commentaires/réactions positifs, ou avantages, qui viennent à l’esprit ?

Chapeau 3 : le prudent

Tous les participants se coiffent du « chapeau prudent », c’est à dire dans un état d’esprit circonspect, qui pèse le pour et le contre, identifie les risques : quelles sont les freins, les opinions contraires à l’engagement d’action sur le thème, les risques que cela fait courir à soi-même ou à la communauté, etc.

Chapeau 4 : l’émotion

Tous les participants se coiffent du « chapeau émotion ». On quitte le raisonnement pour  l’émotif : que cela me fait il d’évoquer cette problématique ? ou être face à la perspective de m’engager dans telle action ? c’est le registre des enthousiasmes, des peurs, de l’affectif, etc. 

Temps 4 : synthèse

L’animateur fait la synthèse des apports. Ensuite, collectivement, le projet est affiné au vu des apports. Il peut en être retiré un argumentaire, voire un plan de communication, ou une stratégie d’action, etc.

Un exemple (très synthétique).

Prenons un projet de création d’une ULIS au sein d’une école.

Pour faire simple : deux rôles, celui du chef d’établissement et celui d’un professeur.

Chapeau 1 : le créatif 

Chef d’établissement : nous pourrions passer un accord avec l’équipe IME X pour avoir une mise à disposition d’un éducateur, en échange de quoi, nous leur apporterions plus d’opportunités d’inclusion.

Professeur : nous pourrions, sur ce projet, développer des parcours plus individualisés d’apprentissages en créant des sous groupes plus en accord avec les souhaits et capacités des élèves.

Chapeau 2 : le positif 

Chef d’établissement : ce projet permet de relancer le projet d’établissement, d’engager un dialogue plus dynamique avec les parents d’élèves, d’anticiper sur les obligations de « l’école inclusive », négocier une rallonge budgétaire.

Professeur : Cela nous permet d’élargir nos horizons. L’idée de l’éducateur est bonne, cela nous aiderait à traiter quelques situations à problème plus facilement.

Chapeau 3 : le prudent

Chef d’établissement : Nous risquons une levée de bouclier chez les parents. On n’a pas assez de place : comment ouvrir un nouveau lieu ? et l’éducateur va aussi demander un bureau.

Professeur : nous sommes déjà débordés pour tenir le programme, cela va nous rajouter du travail. On n’est pas formé.

Chapeau 4 : l’émotion

Chef d’établissement : Ça me plait bien, j’aime les nouveaux projets. Je vais me faire bien voir par l’académie.

Professeur : on nous fait c….. avec toutes ces nouveautés.

Synthèse

Ce projet est l’occasion de faire des obligations de « l’école inclusive », un support pour améliorer la pédagogie au sein de l’établissement.

Mais, une partie des enseignants est en difficulté. Nous pourrions proposer une expérimentation sur 2 ans avec un sous groupe uniquement de professeurs motivés.

Deux argumentaires seront développés : l’un en interne et vers les parents montrant les avantages de cette création et en rassurant grâce à la période d’expérimentation ; l’autre en direction de l’IME pour engager un travail plus global de coopération basé sur un programme de micro-projets, dont celui de l’expérimentation ULIS.

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